mercredi 29 février 2012

Mon histoire

Voilà la copie d'un mail que j'ai posté sur un forum de pilotes auquel je participe de temps en temps...
Un résumé de ma vie de pilote, en quelque sorte :


Après pas mal de refus, j'ai enfin réussi à accéder au poste pendant un vol!

J'avais pu rencontrer l'équipage quelques heures avant le départ et sympathiser avec eux, ils m'ont donc proposé de faire le décollage, l'atterrissage et une partie de la croisière avec eux... Attention plutôt rare de nos jours.

Pour couronner le tout... l'avion en question était un 747/400... qui n'est sans doute pas l'avion le plus récent ni le plus moderne qui soit... mais qui est sans doute un des plus emblématiques.
Moi qui m'étais toujours demandé ce qu'il y avait en haut de l'escalier, j'ai tout vu !! Bon en fait, c'est comme le pont principal... il y a un couloir et des sièges...

La préparation fut rapide, 40 minutes pour... vérifier l'état de l'avion (une "shutoff valve" un peu récalcitrante avec procédure spécifique en cas d'utilisation de l'anti-ice), "faire le plein", remplir le FMS, parler à la radio, repousser, démarrer les moteurs, rouler et décoller... Le roulage à lui tout seul est un grand moment... Pour faire rouler un 747, il faut quasiment le permis poids lourd... à 10m au dessus du sol, la "roulette de nez" est 2m derrière le cockpit, le train principal suit à près de 30m... quand on tourne à 90°, le pilote ne commence à tourner qu'arrivé au bord du taxiway, pour que le train principal ne coupe pas le virage et ne finisse pas dans le gazon.

Le décollage est aussi impressionnant... ça accelère moins vite que les plus petits, surtout quand on est quasi à la masse max (395 tonnes pour 397 autorisés)... du coup le bout de la piste est plus près quand les roues quittent le sol, on a juste assez de temps pour se demander si les calculs de performance n'ont pas oublié quelques tonnes...

Et arrivés à 20.000ft, le copi s'est levé... et m'a laissé sa place. C'était mon premier vol en ligne en tant que Second Officer chez Cathay Pacific pour un Hong Kong-Vancouver.

Et là, au moment où on ajuste sa ceinture et on règle le siège, toutes les heures passées dans le simu semblent bien loin.

Par contre ce que j'avais bien en tête c'est le temps qu'il m'a fallu pour y arriver.

10 ans au total.
Aucune aspiration aéronautique, un Master en Finance dans la poche et un boulot en salle des marchés à Paris, rien ne me prédisposait...
Sauf qu'en 2002, des amis m'ont payé un vol d'initiation à Lognes... et ça m'a plu.

PPL commencé dans la foulée à Lognes, préparation des cadets AF un peu par hasard... donc logiquement ratés au psychotechs.
Puis 2003... mauvaise année... à nouveau les cadets (bien préparé cette fois), je suis allé au bout... mais j'avais préparé un psychomoteur à l'aide d'un logiciel qui fonctionnait exactement à l'inverse de ce qu'AF attendait (en gros: appuie sur le bouton quand telle forme apparaît... avec mon soft, il fallait que j'appuie quand elle n'apparaissait pas... je n'ai pas réussi à reconfigurer mon cerveau assez vite pour avoir un bon résultat). Eliminé. Dommage les entretiens s'étaient vraiment bien passés. Au débrief, le psy m'a dit qu'il ne comprenait pas pourquoi la commission avait prononcé une élimination et non un ajournement... ça m'a fait une belle jambe.
Au même moment, pour savoir si une carrière pro était envisageable, je me suis payé une Classe 1 qui ne devait être qu'une formalité... erreur... mon EEG était "irrégulier" et laissait présager une épilepsie latente d'après le neuro de Percy (bien sûr je n'avais jamais eu de symptôme ou de traumatisme laissant supposer ce type de pathologie). Expertises au Val de Grâce avec privation de sommeil, contre-expertises à la Pitié Salpétrière... tout le monde a conclu que mon profil était hors du commun mais pas dangereux pour 
autant. Le CMAC a jugé l'inverse... et, en plus de ne pas me donner ma Classe 1, m'a retiré ma Classe 2 ("oh ben oui vous comprenez, les critères neuro sont les mêmes"... logique implacable...).
Le médecin chef de Percy m'a alors dit : "laissez tomber, ça ne passera jamais".

J'ai donc abandonné... mais je n'ai pas oublié.

En 2007, quand l'envie de voler a été plus forte et que je me suis senti près à me relancer dans des démarches et expertises en tout genre, j'ai redemandé au CMAC une expertise afin de retrouver ma Classe 2 (même avec des limitations s'il fallait). Mais cette fois, je leur ai demandé de m'indiquer un expert qui leur conviendrait. Ils m'ont donc envoyé au CHU de Nancy refaire une privation de sommeil chez un ponte de l'épilepsie en France... lequel a jugé que, malgré un profil EEG atypique, je n'étais pas épileptique et pas réellement susceptible de faire une crise au cours de ma vie.
Et hop, une Classe 2 dans la poche par dérogation.
Mais je me suis rappelé la petite phrase "Monsieur, les critères classe 1 et 2 sont identiques, vous savez..."... j'ai donc demandé une revalidation de ma Classe 1 au CMAC qui n'a rien pu faire d'autre que de me la donner. Et comme mon cas n'était pas dérogatoire, j'ai demandé à retrouver une Classe 1 
"entière", ce que j'ai obtenu. 
Le plus drôle dans tout ça c'est qu'à ma connaissance, l'EEG n'est désormais plus effectué lors de la visite d'admission depuis quelques années.

Bref, 28 ans, même pas de PPL, mon avenir aéro me semblait restreint à l'aviation de loisir.
J'ai quand même voulu essayer... pour voir... mais sans m'endetter (être vieux présente l'avantage d'avoir des ressources que l'on n'a pas forcément à 21 ans).
PPL réussi en août 2007, mûrissement dans la foulée en parallèle de mon boulot...
Un ATPL par correspondance (ah les longues soirées d'hiver à apprendre le Droit Aérien, les Systèmes, l'Electricité, la Méca Vol...).
Entre temps, j'ai quitté mon boulot de salarié pour monter ma boîte, gagner plus d'argent et me payer mes "chères" licences.
Puis un CPL à Toussus à mi-temps avec mon boulot, puis un IR à Toussus à mi-temps à nouveau, puis un FI à Toussus en prenant des congés. J'ai tout terminé en juin 2010.

Et Cathay m'a appelé.
J'avais postulé en 2009 (un peu par hasard encore une fois, au détour d'une annonce sur un site aéro).
J'ai été convoqué le 8 juin 2010 dans leurs bureaux à Neuilly... mon fils est né le 7 à 17h.
Mais ça a marché...

Comme quoi dans la vie, faut pas lâcher...

dimanche 19 février 2012

8 simus plus tard...

8 simulateurs de 4h, 2 tests plus tard... et me voilà qualifié sur la machine et officiellement prêt à commencer les vols en ligne.

Comme à Adelaide, une séance typique de simulateur ici, c'est 4h.
2h en tant que Pilot Flying et 2h en tant que Pilot Monitoring.
Le PF est "le" pilote. Celui qui touche aux commandes, gère la puissance, décide des vitesses, altitudes et configurations de l'avion.

Le PM est à la fois le gentil assistant et le contrôleur des travaux finis : il gère la radio, paramètre l'avion (suivant les indications du PF), lit les check lists et, surtout, s'assure que le PF fait correctement son job.
En configuration standard à 2 pilotes, le commandant de bord et le copilote alternent les deux rôles à chaque secteur. Par exemple, à l'aller, le "captain" sera PF, au retour il sera PM.

A Adelaide, nous avions appris à piloter un avion lourd et à travailler à deux en situation "normale".
A HK, nous avons recommencé... mais sur un avion encore plus lourd... et en situation dégradée.

Il a d'abord fallu apprivoiser la bête, décoller en évitant de faire toucher la queue (qui passe en général à moins d'un mètre du sol lors d'un décollage "lourd"), se poser en étant encore 8 à 10m au dessus de la piste, gérer les presque 120 tonnes de poussée...
Puis il a fallu comprendre les automatismes de l'avion... à la différence du JTS d'Adelaide, le FMS (ordinateur de bord relié au pilote auto) est efficace et précis... demandez lui de passer à la verticale d'un point à quelques milliers de kilomètres à une heure, une altitude et une vitesse donnée... il le fera... quasiment à la seconde près.
On a ensuite "appris" à regarder l'avion voler... Car il sait aussi se poser tout seul... lorsque les conditions météo ne permettent pas de voir la piste aux minima... et il le pose mieux que nous. Je continue à croire que c'est une forme de magie noire : toujours dans la brume, à 15m du sol, les commandes de puissance passent au ralenti toutes seules, le nez remonte légèrement, l'arrondi est précis, le freinage et le roulage aussi. Bon on a quand même dû sortir les volets et le train nous-même (qu'on ne soit pas payés à ne rien faire non plus). La précision est telle que les ingénieurs ont dû introduire un (léger) biais, pour éviter que les roues de l'avion touchent toujours exactement la piste au même endroit (et éviter que la gomme de pneu et l'usure de piste ne soient qu'à un seul endroit).

Puis les pannes sont arrivées... le décrochage (si si, comme un Cessna, un 747 ça peut décrocher), la panne d'un moteur en croisière (ou à l'approche), le feu moteur, la dépressurisation explosive, les rafales de vent à l'approche, les conflits de trajectoire avec évitement d'urgence, les remises des gaz avec un moteur en moins...
A chaque situation sa check list, ses actions spécifiques (selon les cas, à connaître par coeur ou à lire avec la check list sur les genoux).
La bonne surprise c'est que... dans un 747, la perte d'un moteur est un non-évènement. L'avion vol presque aussi bien, consomme à peine plus (et le pilote auto gère toujours aussi bien tout seul si on lui explique comme il faut). Pour preuve, il y a quelques semaines, un 747 a connu une panne moteur au dessus des USA en route pour l'Angleterre... le captain a choisi de continuer sa route (ben ouais, tu comprends, se poser, réparer, ça aurait pris du temps). Il s'est posé à Londres...avec juste un peu de retard.

La plupart de ces actions, nous n'aurons, bien sûr, jamais à les accomplir en vrai... surtout en tant que pilotes de croisière, nous ne poserons pas l'avion pour de vrai avant de passer copilote. Néanmoins l'apprentissage commence maintenant... la précision exigée, la répétition des gestes, les routines en cas d'urgence. Tous les deux mois nous repasserons dans un simulateur pour garder la main et maintenir nos compétences.

Mais maintenant si quelqu'un me demande si je saurais poser un 747 si j'avais à le faire, je pourrai dire oui, même si le chemin est encore long.
Si j'ai le courage, la prochaine fois, je vous raconterai comment s'est passé mon test.


2 ans après...

Je n'aime pas me retourner sur le passé... mais qui eût cru, il y a deux ans, que j'en serais là aujourd'hui.

Je terminais ma formation de pilote tant bien que mal, ma mission Natixis touchait à sa fin.
J'espérais devenir instructeur bénévole le WE et chercher du boulot dans un marché moribond.
Rose était enceinte de plus de 6 mois.
Et Cathay m'a écrit un email pour me convoquer à une journée de tests le 8 juin 2010.
J'avais postulé 9 mois auparavant sur internet... un peu par hasard en trouvant l'annonce sur un site spécialisé.
Et j'avais quasiment oublié.

Finalement, Paul est né le 7 juin en fin d'après midi... et à 8h le lendemain matin, j'étais dans les bureaux de Cathay à Neuilly sur Seine.

Une demi journée à parler anglais, passer des tests, et rentrer le plus vite possible pour voir ma femme et mon fils. Puis tout s'est enchaîné... le voyage à HK pour d'autres entretiens, d'autres tests, une visite médicale... le voyage à Adelaide pour 2 semaines de tests en vol... et la réponse finale.

En rentrant pour la première dans le simulateur de 747 de Cathay, j'ai repensé à tout ça...
Et il a vite fallu reprendre mes esprits car notre instructeur en avait des choses à nous apprendre...


mardi 14 février 2012

Manille (mon vol d'observation)

De Manille j'aurai vu bien peu de choses... Un aéroport, le survol d'une ville en voie de développement où les toits en tôle côtoient les tours ultra-modernes... de vastes étendues d'eau, de cultures variées... une température estivale, 120% d'humidité...

Par contre, ce que j'ai bien vu, c'est le travail de pilote. Celui du quotidien.
La préparation d'abord : rencontrer ses collègues du jour (900 pilotes sur le 747 à ce jour... je ne volerai sans doute jamais deux fois avec le même équipage), regarder la météo, les NOTAMs, les différents manifestes à lire et signer (matières dangereuses, passagers à bord), le carnet de vol de l'avion... ses petits soucis mécaniques (rassurez vous, rien de grave).

Puis la rencontre avec les personnels de cabine qui se mettent en rang pour serrer la main aux pilotes... et vous donnent leur nom (17 noms à retenir en 3 minutes... je n'ai même pas essayé, j'avoue).

Puis la douane: au siège social de Cathay, il y a un petit bureau de douane, rien que pour nous. Ainsi avant de prendre un vol, nous y passons avec nos bagages, puis nous sortons dehors pour prendre le bus qui nous déposera devant l'avion. A l'instant où nous entrons dans le bus, nous ne sommes déjà plus sur le territoire de HK... Les douaniers ont d'ailleurs pour habitude de sceller le bus à Cathay City afin que rien ne rentre/sorte pendant le trajet vers l'aéroport.

Puis l'avion lui même... le bus nous dépose au pied de ce monstre de ferraille où tout se passe en même temps : l'avion venant de se poser, les bagages sont en train d'être déchargés par une armée de bagagistes, le camion BP est déjà en train de se connecter pour remettre 25 tonnes de fuel à bord, les personnels d'entretien sont à pied d'oeuvre pour nettoyer les fragments de l'oiseau qui s'est écrasé sur le nez de l'appareil lors de son atterrissage (en provenance de Londres), les équipes d'entretien, en montant à bord, croisent les derniers passagers qui quittent l'appareil, l'équipage du Londres-HK croise celui du Manille-HK-Manille à venir... Bref, l'avion a beau être gros, autour et dedans, on se marche tous un peu dessus.

Puis, arrivés dans le cockpit, il est déjà temps de préparer le vol. On devrait être en vol dans 40 minutes... Les 2 pilotes ne sont pas de trop pour : insérer le plan de vol dans l'ordinateur de bord, vérifier les différents systèmes, superviser l'avitaillement en fuel, l'embarquement des passagers et du frêt, faire la visite prévol de l'avion, vérifier les performances de l'appareil, lire les cartes du départ.

Puis fermer les portes, repousser l'appareil, mettre en marche les moteurs, demander à rouler, faire les dernières vérifications, asseoir les personnels de cabine, égréner les dernières check lists... et nous voilà en bout de piste.

La suite, c'est facile... 290 tonnes d'acier qui s'élancent sur 3800m de piste pour finalement décoller à 275km/h. Quitter HK, survoler la mer pendant 1h30 en essayant, tant bien que mal de comprendre ce que racontent les contrôleurs de Manille.
Zigzaguer pour éviter les cumulus de chaleur (et les turbulences) au dessus de Manille... et parce que les contrôleurs locaux ont l'étrange habitude de ne jamais respecter les procédures publiées...
Se poser (après une superbe approche manuelle du commandant de bord), débarquer les 388 passagers, embarquer les 390 suivants pour le retour.

Aujourd'hui, je n'ai fait que regarder... mais c'était chouette.
Après plus d'un mois de formations, simus, tests... on avait perdu de vue le but final: piloter, voyager, travailler en équipe.

La prochaine fois, promis, je prends les commandes... mais il fera plus froid à Vancouver qu'à Manille.

dimanche 15 janvier 2012

Mon premier roster

Et voilà... après plus de 8 ans de passion pour l'aviation, 8 mois de formation à Adelaide et à HK, je viens de découvrir mon premier roster compagnie.

Mon premier vol dans le cockpit ne sera qu'un vol d'observation. Direction Manille le 2 février pour un vol de 2h aller et 2h retour.

Et le 24 février... Vancouver... pour la première fois, sans doute quelque part au dessus du Pacifique ou du Japon, un des pilotes me cédera sa place...

En revenant à HK, il me restera 6 vols sous supervision d'un Training Captain avant d'être "lâché" en ligne sur 747.

Pfiouuu...

dimanche 8 janvier 2012

CBT

Cet acronyme barbare signifie Computer Based Training.
C'est ce que je vais faire toute la semaine qui vient.
Et j'ai déjà commencé vendredi...

L'idée c'est d'ingérer et de pouvoir restituer une bonne partie des 1500 pages du manuel de vol du 747.
On nous a donc remis un livret comprenant environ 1000 questions sur des sujets aussi différents que le pilote auto, l'éclairage, le système électrique, les issues de secours, les dimensions de l'avion...
On s'est ensuite assis devant un ordinateur, chacun dans notre box, au 5è étage du bâtiment dédié au training... et on a regardé les animations préparées par Boeing pour nous aider à répondre à tout ça.
Et comme les animations ne suffisent pas... on s'aide du manuel de vol.
Voilà l'idée générale.

L'idée est bonne, on ne pourrait pas lire 5 pages de suite sans piquer du nez... là, avec des questions précises, on apprend sans s'en rendre compte.
L'avantage aussi c'est de choisir sur quoi on veut travailler, et surtout, à quel moment (les salles sont ouvertes tous les jours, 24/24)...

La semaine qui suit, on aura cours dans une vraie salle de classe, avec un vrai prof le matin, et on commencera à toucher au simu l'après midi. Pas le vrai simu, sur verrins... un simu dans une salle de classe, avec des écrans tactiles pour symboliser le cockpit et se familiariser avec le boulot.
Et la semaine suivante... les vrais simus... j'ai hâte...

jeudi 5 janvier 2012

Exam results

Bon, on le savait par Cathay mais rien n'était officiel...
J'ai enfin mes résultats d'exams :

Meteorology Practical   90
Meteorology Theory     83
Navigation                     81
Flight Planning              96
Instruments                    94
Radio Aids                     88
Performance T               85

Pour le dernier, je l'ai passé ce matin... mais comme c'était sur ordi, on a eu le résultat immédiatement... pratique.

Chouette, une bonne chose de faite.

Maintenant... qualification de type sur Boeing 747/400...

mardi 3 janvier 2012

Que d'aventures

En deux jours... que d'aventures...

Hier et aujourd'hui avait lieu mon atelier "Emergency Procedures Training".
En résumé, comment gérer la sécurité à bord d'un avion.

Tout y est passé : de la manière de gérer un passager hostile à bord à l'emplacement des issues de secours à bord du 747 (et du 747 cargo puisque nous allons piloter les deux) en passant par les équipements de sécurité, le transport de matières dangereuses (info du jour : apparemment Cathay est la seule compagnie cargo au monde à accepter de transporter des batteries au lithium en grandes quantités... et gagne beaucoup d'argent là dessus... dangereux ? peut être... profitable ?? assurément...).

Ces deux jours ont été ponctués d'ateliers pratiques : ouverture des portes de l'appareil, évacuation d'urgence (désormais je sais dire "évacuez!" en chinois...), glissades sur un toboggan, passage de menottes à un méchant passager qui gêne les autres, extinction d'un incendie avec un extincteur à CO2, puis avec un extincteur à eau, orientation dans une cabine sans lumière et enfumée avec un masque et une bouteille à oxygène, bouche à bouche sur un passager qui ne respire plus, massage cardiaque sur ce mm passager (c'était vraiment pas son jour), briefing de sécurité (le mm que les hôtesses font au début de chaque vol mais sur cargo... mais comme elles n'embarquent pas sur les cargos, les pilotes doivent s'y coller) et enfin... simulation d'un amerissage... en piscine.
Le passage en piscine nous a permis de nager avec un gilet de sauvetage gonflé (pas super pratique), de secourir de pauvres passagers ne sachant pas nager, et enfin de monter à 35 sur un radeau d'évacuation.
On a fini la session par un sauna (qui était adjacent à la piscine)...

J'ai également passé mon premier exam (sur les deux jours de formation qui viennent de s'écouler)... et je l'ai eu. Bon, il faut dire que le sujet n'était pas très difficile, la plupart des choses qui nous ont été présentées sont de la responsabilité des hôtesses et on ne nous demande qu'une connaissance générale afin de pouvoir aider en cas de nécessité.
J'ai eu 100%...

Demain, finie la rigolade, une journée pour réviser l'exam de jeudi sur les performances d'avions à turbines.

Ah et sinon, un conseil : évitez le pizza hut à HK...

dimanche 1 janvier 2012

Arrivé à HK

Et voilà... après une trop longue absence, me voici installé à HK dans ma chambre d'hotel.

Résumé des dernières semaines :
J'ai passé mes examens écrits pour la licence de pilote de ligne Hong Kongaise (ATPLs) tout début décembre à Adelaide... nous sommes ensuite rentrés en France le 8 décembre en faisant la surprise à tout le monde (nous étions attendus le jeudi suivant).
Ensuite 2 semaines à Paris à manger et boire (et accessoirement voir tous les gens qui nous ont manqués pendant ces 7 mois) et retour à HK pour attaquer les choses sérieuses.

Je suis donc arrivé le 28 décembre à 7h du matin... 3h avant mes "exit interviews"... juste le temps de passer à l'hôtel, de prendre une douche et de me raser avant d'aller faire un bilan de mon passage à Adelaide... bilan plutôt positif si j'en crois les rapports écrits par FTA et transmis à Cathay.
J'ai appris, par la même occasion que j'avais réussi tous mes examens écrits (bonne chose de faite, vu ce qui nous attend dans les prochaines semaines, je n'aurais pas aimé avoir à réviser ça en plus).
J'ai également retrouvé mes camarades de promo qui sont, pour 3 d'entre eux venus avec leur compagne. C'est sympa de se retrouver à HK, on se sent moins seul...

Le 29 était mon "induction day"... une journée de promenade dans les locaux à essayer de tout retenir sur les systèmes informatiques, qui fait quoi, où, à qui doit-on s'adresser pour quels problèmes... On a également signé nos contrats (enfin) et 15000 autres papiers divers et variés (qui a dit que la bureaucratie Française était la pire du monde ??). La première impression c'est que nous sommes maintenant dans une grosse compagnie... le siège social s'appelle d'ailleurs Cathay city... et pour cause, ce sont des bâtiments énormes avec une allée centrale intérieure qui les réunit et dans laquelle on peut trouver un coiffeur, un supermarché, un photographe, une agence bancaire, des restaurants, une salle de sport, 2 bars, une teinturerie, et j'en oublie.
On a également pu visiter le centre des opérations, où sont gérés, tous les vols de la compagnie : chaque vol est monitoré, chaque panne suivie en temps réel, tous les changements sont décidés dans cette pièce habitée 24/24, 365 jours par an... car tout incident dans une compagnie aérienne a vite un impact sur le reste (la semaine dernière sur un vol Londres-HK, des fumées sont apparues dans la cabine obligeant l'avion à se poser à Moscou... il a fallu trouver quelqu'un pour réparer l'avion, trouver un autre avion pour le vol suivant, dérouter le vol de Paris qui n'était pas plein pour le charger avec les passagers en perdition, rapatrier l'équipage, gérer les problèmes avec les autorités locales, etc).

Le 30, premier atelier sur le travail en ligne et retour dans une salle de classe pour éplucher la réglementation, le vol aux instruments sur avion lourd, les approches de précision, etc...

Puis WE !! Samedi, je suis allé me faire faire ma Hong Kong Id en centre ville (eh ben c'est comme à la préfecture de Créteil en fait, on prend un numéro, on s'assoit et on attend... longtemps). Ensuite, soirée nouvel an sympa à Lan Kwai Fong (jamais vu autant de monde de ma vie dans un si petit endroit) avec les gens de ma promo, couché à 3h pour pouvoir bosser un peu aujourd'hui... car quand nous sommes arrivés, on nous a remis environ 15kg de documentation qu'il va falloir maîtriser sous peu...

Demain, formation sympa : "Procédures d'urgence"... sur deux jours, voilà le programme :
Disposition intérieure de l'avion et des équipements de sécurité, fonctionnement des issues de secours, utilisation pratique d'un toboggan, utilisation d'un canot, procédures d'évacuation de l'appareil, simulation de fumées à bord, simulation d'un incendie à bord, connaissance des produits dangereux transportés, gestion des passagers à mobilité réduite, actions en cas de turbulences, briefings de sécurité, simulation d'un amerissage (en piscine réelle).
Le tout suivi par un QCM, bien sûr.
Tout cela (à part le passage en piscine) aura lieu au dernier étage du bâtiment dédié à la formation, qui contient une réplique de tous les avions de la compagnie en grandeur nature (sans les ailes et l'arrière de l'appareil) dans une pièce énorme (le plafond doit être à 15m mini...).

Je vous raconterai... il paraît que pour la partie en piscine, on s'entraîne avec les hôtesses... :-) (enfin moi je suis marié hein, je dis ça pour mes camarades célibataires...)