De Manille j'aurai vu bien peu de choses... Un aéroport, le survol d'une ville en voie de développement où les toits en tôle côtoient les tours ultra-modernes... de vastes étendues d'eau, de cultures variées... une température estivale, 120% d'humidité...
Par contre, ce que j'ai bien vu, c'est le travail de pilote. Celui du quotidien.
La préparation d'abord : rencontrer ses collègues du jour (900 pilotes sur le 747 à ce jour... je ne volerai sans doute jamais deux fois avec le même équipage), regarder la météo, les NOTAMs, les différents manifestes à lire et signer (matières dangereuses, passagers à bord), le carnet de vol de l'avion... ses petits soucis mécaniques (rassurez vous, rien de grave).
Puis la rencontre avec les personnels de cabine qui se mettent en rang pour serrer la main aux pilotes... et vous donnent leur nom (17 noms à retenir en 3 minutes... je n'ai même pas essayé, j'avoue).
Puis la douane: au siège social de Cathay, il y a un petit bureau de douane, rien que pour nous. Ainsi avant de prendre un vol, nous y passons avec nos bagages, puis nous sortons dehors pour prendre le bus qui nous déposera devant l'avion. A l'instant où nous entrons dans le bus, nous ne sommes déjà plus sur le territoire de HK... Les douaniers ont d'ailleurs pour habitude de sceller le bus à Cathay City afin que rien ne rentre/sorte pendant le trajet vers l'aéroport.
Puis l'avion lui même... le bus nous dépose au pied de ce monstre de ferraille où tout se passe en même temps : l'avion venant de se poser, les bagages sont en train d'être déchargés par une armée de bagagistes, le camion BP est déjà en train de se connecter pour remettre 25 tonnes de fuel à bord, les personnels d'entretien sont à pied d'oeuvre pour nettoyer les fragments de l'oiseau qui s'est écrasé sur le nez de l'appareil lors de son atterrissage (en provenance de Londres), les équipes d'entretien, en montant à bord, croisent les derniers passagers qui quittent l'appareil, l'équipage du Londres-HK croise celui du Manille-HK-Manille à venir... Bref, l'avion a beau être gros, autour et dedans, on se marche tous un peu dessus.
Puis, arrivés dans le cockpit, il est déjà temps de préparer le vol. On devrait être en vol dans 40 minutes... Les 2 pilotes ne sont pas de trop pour : insérer le plan de vol dans l'ordinateur de bord, vérifier les différents systèmes, superviser l'avitaillement en fuel, l'embarquement des passagers et du frêt, faire la visite prévol de l'avion, vérifier les performances de l'appareil, lire les cartes du départ.
Puis fermer les portes, repousser l'appareil, mettre en marche les moteurs, demander à rouler, faire les dernières vérifications, asseoir les personnels de cabine, égréner les dernières check lists... et nous voilà en bout de piste.
La suite, c'est facile... 290 tonnes d'acier qui s'élancent sur 3800m de piste pour finalement décoller à 275km/h. Quitter HK, survoler la mer pendant 1h30 en essayant, tant bien que mal de comprendre ce que racontent les contrôleurs de Manille.
Zigzaguer pour éviter les cumulus de chaleur (et les turbulences) au dessus de Manille... et parce que les contrôleurs locaux ont l'étrange habitude de ne jamais respecter les procédures publiées...
Se poser (après une superbe approche manuelle du commandant de bord), débarquer les 388 passagers, embarquer les 390 suivants pour le retour.
Aujourd'hui, je n'ai fait que regarder... mais c'était chouette.
Après plus d'un mois de formations, simus, tests... on avait perdu de vue le but final: piloter, voyager, travailler en équipe.
La prochaine fois, promis, je prends les commandes... mais il fera plus froid à Vancouver qu'à Manille.
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