Aujourd'hui premier vol dédié au multimoteur.
L'avantage d'un avion multimoteur, me direz vous, c'est de pouvoir en perdre un sans avoir à se poser immédiatement (enfin quand je dis perdre... ce n'est pas littéral, le moteur reste accroché à l'avion malgré tout... mais tombe en panne).
Génial ! moins de stress, les chances de perdre 2 moteurs sont ridicules, l'avion continuera à voler et nous raménera à la maison, les doigts dans le nez.
Que nenni !
Un avion de ligne se comporte comme ça (on peut même dire que les avions à réaction sont tellement sur-motorisés qu'une panne moteur ne les empêche pas de grimper à des vitesses verticales qui feraient pâlir n'importe quel avion d'école à hélice)
Sur nos multimoteurs à nous, ce n'est pas vraiment la même... perdre 1 moteur ce n'est pas perdre 50% des capacités de l'avion mais près de 80%... la traînée supplémentaire, la dissymétrie de l'avion dégradent très nettement les performances.
C'est donc une galère à gérer, en cas de panne.
En pratique, notre leçon du jour a donc consisté à simuler une panne d'un moteur en vol, à sécuriser la trajectoire (l'avion a une certaine tendance à partir en spirale si on le laisse faire), puis à chercher les pb éventuels du moteur en question (robinet d'essence ouvert, mixture trop pauvre, prise d'air bouchée, alimentation électrique défaillante, etc), puis à mettre l'hélice en drapeau (afin qu'elle résiste moins au vent relatif et fasse moins traîner l'avion). Et on a rejoué l'exercice 10 fois (en montée, en descente, en virage, sur chaque moteur...).
Le souci c'est que le DA42 était initialement motorisé par 2 petits diesels de 135ch, et qu'il a été remotorisé par deux gros moteurs à essence... donc le déséquilibre de puissance entre un moteur qui tourne et l'autre qui est coupé est beaucoup plus important qu'avant.
Et quand je dis important... j'en ai encore mal à la cuisse (eh oui, on rétablit la symétrie d'un avion grâce au palonnier qui bouge la gouverne verticale à l'arrière de l'avion). Pour la petite histoire, un moteur qui tombe en panne sur un Boeing de 300 tonnes nécessite moins de pression sur le palonnier que sur notre avion de 2 tonnes remotorisé.
Le plus drôle c'est que la force nécessaire au vol équilibré est telle qu'on ne pense plus qu'à ça... impossible de se concentrer sur les checks lists... avec une jambe parkinsonienne tellement elle pousse sur le palonnier, j'ai donc zappé des trucs...
M'enfin c'est pareil pour tout le monde d'après Matthew... cool.
On a terminé le vol par quelques tours de piste avec 2 moteurs (les tours de piste sur un moteur c'est la prochaine fois...).
Fini pour aujourd'hui ! Bon par contre, je marche toujours comme un cowboy...
Ce soir : salle de gym à me répéter mes checklists en faisant du squat (pauvres cuisses) !!
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