jeudi 4 août 2011

Les vols

Depuis que Paul et Rose sont arrivés, le temps passe beaucoup plus vite... quand je ne suis pas à l'école, je suis avec eux.
Du coup j'ai abandonné ma vie communautaire pour la vie de famille. Et c'est beaucoup plus éprouvant physiquement (Rose... et toutes les assistantes maternelles du monde ont tout mon respect)

Mais je passe quand même à l'école quasiment tous les jours, pour un ou deux vols.

Je suis aujourd'hui à 23 "événements" (vol ou simus) et la licence en compte au total 32 (y compris le test). J'approche donc de la fin à grands pas.

Cette semaine, on m'a attribué un nouvel instructeur, le mien étant parti en vacances.
Je vole donc désormais avec Sean, un sud africain qui devrait intégrer Cathay d'ici très peu de temps, un peu plus vieux que moi, 3 enfants... Tout le monde m'avait dit qu'il avait bonne réputation... et j'avoue que je ne suis pas déçu.
Nous avons fait 4 simus et 3 vols ensemble (en une semaine, on ne traîne pas) et j'ai vraiment l'impression de progresser.
Mon ancien instructeur avait une légère tendance à me crisper en vol et à n'expliquer que très rarement les raisons qui le poussaient à m'imposer certains gestes dans l'avion... j'ai même eu une appréciation du type : "Emmanuel persiste à ne pas laisser sa main sur la commande du train d'atterrissage à l'ouverture de celui-ci" (je vous épargne le message en anglais)... et il n'a jamais pu m'expliquer le pourquoi.
Bref, le changement m'est vraiment bénéfique pour le coup.

En fait, mon problème le plus important reste toujours la radio, je n'ai aucun de pilotage à proprement parler mais le fait de devoir gérer la radio en permanence vient me gêner dans certains gestes techniques.
Toutefois, ça s'améliore nettement à force de pratiquer.
Et comme m'a conseillé mon instructeur, j'apprends désormais par coeur mes messages et les adapte si nécessaire, ce qui me permet de libérer un peu de place dans mon pauvre cerveau débordé.
Le plus drôle c'est que tout le monde lutte avec la radio (anglophones ou non)... en particulier mes camarades non-Australiens.

Côté vols, après avoir fait des approches de non-précision en veux tu, en voilà, nous venons d'attaquer les ILS. L'Instrument Landing System est, à ce jour, la méthode la plus précise pour poser un avion en automatique et celle qui permet de descendre le plus bas avant une remise des gaz en pilotage manuel.
Il s'agit simplement d'un faisceau oblique qui part du sol et qui longe le plan d'approche de l'avion (sur un plan de 5% en général). Ce faisceau alimente un instrument dans l'avion qui se matérialise par deux barres (une verticale et une horizontale)... et en fonction de la position de ces deux barres par rapport à deux barres de références, on situe l'avion sur son plan de descente. En gros, le pilote doit faire en sorte de ramener les deux barres sur les barres de références et ceci à chaque instant.
Le problème c'est que ce petit jeu s'accompagne d'une série d'annonces techniques, de checks lists et... en général de vent.
Enfin, pour compliquer le tout, plus l'avion approche du sol, plus la sensibilité du système est grande.
Et comme l'ILS est en vigueur dans quasi tous les aéroports internationaux du monde, c'est quelque chose que nous devrons pouvoir faire dans un 747, de la même manière que dans le DA42.

Mais ce serait trop simple si on ne devait faire que tout ça en même temps... eh oui rappelez vous, nous sommes dans un bimoteur... et un moteur, ça peut tomber en panne ! D'ailleurs, très bizarrement, il tombe en panne quasi systématiquement à un moment critique de la descente, en plein milieu d'une check list et de préférence quand on fait autre chose... l'idée c'est donc de garder l'avion dans la tolérance de l'ILS pendant qu'on coupe le moteur en panne et qu'on met son hélice en drapeau. Et ce n'est pas forcément simple... les forces qui agissent sur l'avion au moment de la perte de puissance d'un côté font dévier la route, la vitesse, la vitesse verticale, etc... et nous éloignent donc du plan de descente idéal.

Bref, encore 8 vols à ce train là puis le test... Vol de nuit, pannes diverses à gérer en plus du reste, pré-test avec mon instructeur (ce vol étant d'ailleurs sans doute beaucoup plus difficile que le vrai test) et en fin l'examen en vol. Avec un peu de chance, cela pourrait être fini d'ici la fin de semaine prochaine et j'aurai alors presque deux semaines de congés avant la transition sur avion à réacteur qui commence le 29 août.

Et pendant ce temps là, Rose commence également un blog dont voilà l'adresse :

Profitez bien de votre été !!!

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